Ils en ont dit
Encres
vagabondes (Brigitte Aubonnet)
Décharge 126, juin 2005
En 1962,
Michel Host a vingt ans quand on lui apprend l'explosion nucléaire sur la ville
d'Hiroshima. Il réagit aussitôt en écrivant ce texte. Il peut aujourd'hui
alors qu'on va célébrer sous peu les soixante années de l'événement
catastrophique du 6 août 1945 se relire avec toute la maturité acquise au
cours d'une oeuvre forte d'une vingtaine de livres, dont le Prix Goncourt en 86,
et juger son ouvrage avec l'expérience de l'écrivain qu'il est devenu. Maïs
il a gardé intact ce premier jet, en ce sens où son indignation est
furieusement brutale et brute, sans concession aucune, sans fioriture de style
qu'il aurait pu adjoindre, avec des maladresses éventuelles qu'il aurait pu
lisser. Bien au contraire cette fidélité à l'original en fait tout le prix ;
son jeune esprit livre fougue et révolte authentiques. Pour le reste, la
plaquette est découpée en chants, dialogue, témoignages, avec déjà une
conception solide de la composition. Quelle force peut bien avoir un poème en
face d'un tel cataclysme ? Je ne citerai que deux vers : « La flamme de la
rosace obscène l'épingla » & « une violente gueulée nous ensoufre les
yeux ». La poésie seule
peut prendre la mesure de l'immonde. (Jacques Morin )
Auxerre Magazine, juin
2005
Hiroshima, mon horreur
Les mots brûlent, irradient, suintent, collent à la peau. Ils s'entremêlent,
se chevauchent, se bousculent. Véritables miroirs des émotions, du ressenti et
de l'horreur.
C'est en 1962, vers ses 20 ans,
alors qu'il apprend comment la ville d'Hiroshima a été littéralement foudroyée,
que Michel Host, écrit d'un seul trait ce « Poème d'Hiroshima ».
La toute jeune maison d'éditions
Rhubarbe - souhaitant faire la part belle aux « textes sauvages, inclassables
» - a eu l'excellente idée d'éditer ce texte de l'écrivain détenteur du
Prix Goncourt 1986.
Ce poème, écrit à fleur de mots et illustré par des encres de Danièle
Blanchelande, est complété d'une postface engagée de l'auteur sur la légitimité
de la guerre ou sur l'existence d'une morale de guerre. (Aurélie Lambert, )