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      Le désert de l'empailleur | |||||||
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    Le désert de l'empailleur, Ghislain Ripaultphoto de couverture : Robert Doisneau2-9523675-5-8 ; 8,00€
 ils en ont dit : La voix du texte  Je parlerai du Désert de l’empailleur (éd. Rhubarbe 2006). L’auteur, Ghislain Ripault, en lisait un extrait au mois de janvier dernier à la Halle Saint Pierre, à Paris. Expérience fascinante d’entendre l’auteur lire son texte parce qu’on est dans l’écoute de sa voix. J’aime un texte littéraire pour sa voix, pour la voix réelle ou supposée de l’auteur, pour ce que j’appellerai la voix du texte. La voix et le ton viennent du corps de l’écrivain, mais ils forment aussi pour moi le corps du texte. Il y a dans la culture occidentale un déni de l’oralité. La littérature n’est plus lue à haute voix, sauf lorsqu’elle est portée au théâtre.  Pierre Godo, revue japonaise SUIRO (courant [d'eau]), 2008) (texte traduit en japonais) "Poète, romancier, nouvelliste et éditeur, Ripault est aussi un virtuose de la digression, maître es néologismes ! Il ripe, rape, rabote, étripe, triture la peau et les os de la poésie des mots. Dans la lignée qui va de Villon à Ducharme en passant par Sterne, Swift, Joyce et Arno Schmidt, cet auteur suit un précepte vital : il tente de contrer l'affadissement mondialisé en aimant sauvagement la langue, en la tirant, couplant, pour lui faire une tripotée d'enfants criaillant, bien joufflus, pétant de santé... A nos questions les plus inavouables comme à nos phrases/formules toutes faites, l'écrivain n'apporte ni validation ni infirmation. Il écrit, c'est suffisamment compliqué comme ça : dans le refus de la mode et du prêt à penser commercial. Ne le suivez pas sans vous perdre, vous gagnerez à le suivre, on ne sait où, mais on s'en fout." Jean-Marc Couve, Traction Brabant, n°19 Nuit, rencontres, conversations rudes, fantasmes érotiques, on ne peut résumer ce livre ni le classer tant il échappe aux cadres habituels. Ghislain Ripault écrit magnifiquement, surprend sans cesse, entre narration et poèmes. Malgré cela, on a du mal à se fixer sur les visions qu’il propose, tant elles glissent, à peine évoquées. Pour les amateurs avertis. Sitartmag, Anne-Marie Mercier-Faivre "Les éditions Rhubarbe, nouvellement créées par Alain Kewes à
    
    Auxerre, publient leur sixième titre, dans une présentation toujours aussi
    
    soignée. Et, comme pour les précédents, il s'agit d'un texte plutôt court (à
    
    peine plus de 8o pages) et, surtout, difficilement classable. C'est la règle
    
    chez Rhubarbe, et ça l'est plus encore chez Ghislain Ripault, qui signe donc
    
    ici « Le Désert de l'empailleur ».
     Le résumer n'aurait aucun sens, comme s'amuse d'ailleurs à le rappeler l'auteur en quatrième de couverture: « Autant ne rien écrire qui pourrait aisément se ratatiner, quelques lignes, une dizaine, terminé, au suivant. » Voilà qui met à l'aise le critique ! Mais après tout, ça lui reste bien ; quand on choisit la littérature pour s'aérer les neurones, on sait à quoi s'en tenir: tout ce qui occupe 100 pages et qui pourrait tenir en une seule, n'en est pas ! Donc, lui reste le « casse-tête » des vrais livres, dont il ne saura jamais vraiment rendre compte, (mais dont il peut toujours parler), ou la soupe bien délayée, élaborée selon les lois du genre. Tel n'est certes pas le cas avec Ghislain Ripault - auteur (une quinzaine
    
    d'ouvrages depuis 1972) de poésie, de nouvelles, de chroniques et de romans -
    
    qui ne se laisse enfermer dans aucun conformisme narratif. Les noms des
    
    personnages (K.O.K Quasi, Judicaël Deux, 078 et 005, les deux zombides lancés dans l'épopée d'un voyage en
    
    Norvège, ou encore celui du narrateur lui-même, Jmoi) annoncent déjà qu'on
    
    entre dans un parcours déroutant. Il l'est et le revendique, puisque son intérêt
    
    réside dans les bifurcations nombreuses de la digression (« digressions caractérisées
    
    » annonçait Ripault dans le titre d'un précédent livre). Les dialogues, eux
    
    non plus, n'ont rien de convenus. Quant à l'histoire, à vrai dire, il y
    
    aurait peu à raconter si l'on voulait s'y risquer, ce qui ne signifie pas qu'il
    
    ne se passe rien dans les livres de Ripault. Bien au contraire, on ne cesse d'y
    
    rebondir. Moins sur les événements, cependant, que sur les mots. Les péripéties
    
    ici sont lexicales, l'aventure langagière. Tout est dans le style, celui de
    
    l'empailleur qui rhabille ses personnages de l'intérieur. Un style qui par
    
    glissements et dérives joue de la langue et de ses répondants souterrains,
    
    voire inconscients. Une écriture qui, de « jour sans frein » en « droit de
    
    cécité », de clins d’œil en jeux de mots, calembours et inventions en tout
    
    genre, s'amuse beaucoup de ses polyphonies. Sans compter qu'on est aussi dans
    
    une construction en abîme, avec un personnage écrivain et ce fameux « nègre
    
    Jmoi tapi dans les coulisses » qui se revendique à l'occasion de Burroughs et
    
    brouille un peu les cartes. On l'aura compris, cette écriture qui ne se prend
    
    pas au sérieux, mais qui est particulièrement dense et jubilatoire, se veut
    
    toujours sous tension. Elle vaut le détour, mot-clef, sans doute, de tout
    
    chemin d'encre."
     Michel Baglin, Brèves n°78 
     "Ghislain Ripault se délecte du verbe.(...) Il joue avec les mots, calembours ou mots-valises, ses sagaies, ses saillies font feu de tout bois..." Jacmo, Décharge n°130  | 
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