Quelques éditos un peu rigolos ou pas trop... |
Jacques Morin, Quelques éditos un peu rigolos ou pas trop sur cent numérosIl s’est lancé, sans bien savoir ce qu’il faisait ni où il allait. Chaque numéro bouclé appelait le suivant. Le nez dans le guidon poétique, il avalait les kilomètres de ronéo et gravissait les cols. Il s’empêchait de trop y penser, parce que la théorie, c’est pas son truc, et que ça distrait de l’effort à fournir. Sauf le soir à l’étape, le numéro presque terminé, quand ne restait plus qu’à pondre un édito.L’édito pour un revuiste, c’est ce rare espace où il peut laisser libre cours à sa fantaisie, dire ses doutes et ses enthousiasmes, jeter un regard au chemin parcouru et à celui qui se présentera demain. Il ne faut pas trop s’étendre mais enfin, dans un numéro tout entier consacré aux mots des autres, l’édito pour un revuiste, c’est le café brûlant siroté en tenant le quart métallique du bout des doigts, quand il se demande pourquoi il fait tout ça. Et c’est tout un art poétique, modeste et éphémère mais précieux, qui part alors en fumée.Les cent premiers numéros de la revue de poésie Décharge se présentaient sous une très reconnaissable couverture en papier kraft, gage d’un arte povera pleinement revendiqué. On lira ou relira avec bonheur quelques-uns des éditos de Jacmo qui ont ponctué l’aventure.(Collection "A part", 28 pages, 3 €)
ils en ont dir : Michel Baglin sur Texture Valérie Canat de Chizy sur Terre à ciel
| ||